🌸 Bordel Quel Bazar 🌸
Metal Gear Solid
J’écris ce billet avec 6 mois de retard. Ce temps passé a rendu bien flous les souvenirs de mon expérience mais il permet d’évoquer l’humeur générale qui s’est imprimée dans mon esprit.
L’expression qui me vient en tête quand je pense à MGS1 est celui d’équilibre miraculeux. Équilibre entre le sérieux absolu des thèmes abordés et ses environnements et la dérision assumée qui émane aussi bien des personnages que des situations, dialogues ou références à peine cachées. Le miracle est que précisément tout cela tient ensemble et tient à la fois de la série B que de l’essai politique tout en étant complètement une série B et un essai politique.
Pour faire le malin et sans faire le moindre effort de définition des termes a priori, je pourrais peut-être évoquer un jeu postmoderne, c’est-à-dire un jeu qui fait fi de la distinction entre sérieux et loufoque, l’un étant dans l’autre et vice-versa. MGS évoque notre impossibilité à traiter toutes les informations qui nous parviennent et nous inondent d’informations, parfois inutiles, parfois fausses, parfois vraies. La notion de postmodernité est difficile à définir philosophiquement et il en est fait un usage courant un peu trop facile. Mais son usage au sujet de MGS - assez fréquent j’ai l’impression - dit quelque chose du statut même de la proposition et de son ambition narrative.
Tout ce discours tient ensemble un jeu d’infiltration/action (surtout d’action) bourré d’idées de gameplay.
C’est cela qui me reste, bien au-delà des combats de boss, dont le mythe dépasse assez largement le plaisir que l’on peut en tirer aujourd’hui. Les contrôles sont datés mais rien qui ne résistent à un petit effort d’adaptation du joueur.
Tout ce qui précède est également applicable aux autres MGS auxquels j’ai pu jouer (jusqu’ici le V et le II). Mais il est remarquable qu’un tel jeu soit sorti en 1998.